Panneaux solaires sur une toiture : comment les poser et les exposer pour un rendement optimal ?

Dans un contexte de transition énergétique accélérée, l’installation de panneaux solaires sur les toits séduit de plus en plus de particuliers comme de professionnels. C’est un moyen efficace de produire sa propre électricité ou son eau chaude, tout en réduisant ses factures et son empreinte carbone.

Mais pour tirer pleinement parti de cette énergie gratuite, la pose et l’orientation des panneaux solaires sont deux éléments clés. Voici ce qu’il faut savoir avant d’équiper sa toiture.

Les deux grandes familles de panneaux solaires

Avant même de parler de pose ou d’inclinaison, il est important de différencier les deux principales technologies utilisées aujourd’hui :

  • Le panneau photovoltaïque : il produit de l’électricité en captant l’énergie du soleil. C’est la solution la plus courante pour l’autoconsommation ou la revente de surplus.
  • Le panneau solaire thermique : il capte la chaleur du soleil pour produire de l’eau chaude sanitaire (et parfois de l’eau de chauffage). Il est souvent utilisé en complément d’un système classique.

Dans certains cas, des technologies dites hybrides combinent les deux fonctions sur un même panneau.

Quels critères pour poser des panneaux solaires sur une toiture ?

1. Un toit bien exposé

L’idéal en France métropolitaine, c’est un toit orienté plein sud. Mais l’est ou l’ouest restent tout à fait viables, avec un rendement légèrement inférieur. En revanche, un toit plein nord n’est pas recommandé pour des panneaux photovoltaïques classiques.

Il faut aussi éviter les zones d’ombres : arbres, cheminées, bâtiments voisins… Un masque ombrageux, même ponctuel, peut impacter fortement la performance.

2. L’inclinaison idéale

La pente du toit a un impact direct sur le rendement des panneaux. En moyenne, une inclinaison entre 30 et 35° est optimale en France. Dans le sud du pays, une inclinaison plus faible peut être préférable (20-25°), car le soleil est plus haut dans le ciel. Dans le nord, une pente plus marquée (jusqu’à 40°) peut améliorer la production hivernale. Si la pente du toit ne convient pas, il est possible de poser les panneaux sur des rails inclinés, voire au sol si l’espace le permet.

3. Le type de toiture

Tous les types de toits ne se prêtent pas à une pose solaire de la même manière.

Tuiles mécaniques, ardoises ou tuiles plates : ce sont les plus courantes et compatibles avec une installation en surimposition.

Toitures en zinc ou bac acier : elles nécessitent des systèmes de fixation spécifiques, mais sont tout à fait compatibles.

Toitures plates : les panneaux peuvent être posés sur châssis inclinés, lestés ou fixés mécaniquement.

La structure doit aussi supporter le poids de l’installation : un panneau pèse en moyenne 15 à 20 kg/m².

Les deux grandes méthodes de pose

1. La surimposition

C’est la méthode la plus utilisée aujourd’hui. Les panneaux sont fixés sur des rails au-dessus de la couverture existante, sans la modifier. Elle est rapide, économique, et surtout réversible.

Avantage : elle limite les risques d’infiltration et préserve l’étanchéité du toit.

2. L’intégration au bâti (IAB)

Les panneaux remplacent une partie de la couverture et sont intégrés directement à la toiture. Esthétiquement plus discrète, cette technique était autrefois privilégiée pour obtenir des aides financières.

Aujourd’hui, elle est moins courante car plus complexe et risquée en termes d’étanchéité, sauf sur des projets neufs.

Faut-il renforcer sa toiture avant une installation solaire ?

Dans la majorité des cas, un toit en bon état peut accueillir des panneaux sans modification structurelle. Mais pour les charpentes anciennes ou les toitures fragilisées, une vérification s’impose. Un artisan ou une entreprise RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) saura déterminer si une réfection partielle ou un renforcement est nécessaire. Cela peut aussi être l’occasion d’isoler ou de rénover la toiture dans la foulée.

Et si ma toiture ne permet pas une bonne exposition ?

Tout le monde n’a pas un toit orienté sud avec une pente parfaite. Heureusement, il existe des alternatives :

  • Pose sur un garage, un abri ou un hangar mieux exposé.
  • Installation au sol, si le terrain est adapté.
  • Panneaux solaires orientables, montés sur châssis ou trackers motorisés pour suivre le soleil.

Dans certains cas, un couvreur professionnel peut aussi proposer des micro-onduleurs qui permettent de gérer indépendamment chaque panneau. Cela limite les pertes en cas d’ombrage partiel.

La législation à respecter

En France, poser des panneaux solaires sur une toiture ne se fait pas sans démarches. Voici ce que le professionnel s’assure de faire :

  • Déclaration préalable de travaux en mairie (sauf exception, par exemple sur une toiture plate non visible de la voie publique).
  • Respect du PLU local, notamment pour les zones classées ou les bâtiments anciens.
  • Consuel obligatoire pour toute installation raccordée au réseau électrique.
  • Attestation de conformité en cas de vente du surplus à EDF.

Il est conseillé de passer par une entreprise qualifiée RGE pour bénéficier des aides et garantir une installation dans les règles.

Quel entretien pour des panneaux solaires en toiture ?

Les panneaux sont conçus pour résister aux intempéries, mais un minimum d’entretien est recommandé :

  • Un nettoyage annuel à l’eau claire ou déminéralisée (sans produit agressif).
  • Une vérification visuelle après un épisode de grêle, de vent fort ou d’accumulation de feuilles.
  • Un contrôle de production via l’onduleur ou une application dédiée.
  • Un professionnel peut proposer un contrat de maintenance incluant ces vérifications, ainsi qu’un contrôle de l’étanchéité et des fixations.

Combien de panneaux poser sur mon toit ?

Le nombre de panneaux solaires à installer dépend directement de vos besoins en énergie, de l’espace disponible sur votre toiture et du rendement des panneaux. En moyenne, un panneau standard de 400 Wc (watt-crête) produit entre 400 et 500 kWh par an en France, selon l’ensoleillement et l’orientation. Ainsi, pour couvrir une consommation annuelle de 3 500 kWh (typique pour un foyer de 3 à 4 personnes), il faudra environ 8 à 10 panneaux. Un petit logement consommant 2 000 kWh/an pourra se contenter de 5 ou 6 modules. En revanche, une maison chauffée à l’électricité ou un foyer avec voiture électrique peut nécessiter 15 à 20 panneaux, voire plus. Un professionnel réalise toujours une étude de dimensionnement personnalisée, qui prend en compte non seulement la surface de votre toit, mais aussi vos habitudes de consommation, les pertes éventuelles, et vos projets futurs (autoconsommation, revente de surplus, stockage, etc.).

En résumé : poser des panneaux solaires, oui, mais pas n’importe comment

La performance d’une installation solaire repose sur une orientation adaptée, une pente bien pensée, une pose soignée et un toit en bon état. Bien conçue, une toiture solaire produit efficacement pendant 25 à 30 ans, avec très peu de maintenance. C’est une solution écologique et durable, à condition de s’entourer de professionnels expérimentés. Et si votre toit n’est pas idéal, des alternatives existent pour profiter malgré tout de cette ressource inépuisable qu’est le soleil.

Julien Lambert

Julien Lambert est un blogueur passionné par le domaine du jardinage et de l'horticulture. Avec un diplôme en botanique et plusieurs années d'expérience en tant que jardinier paysagiste, il partage des conseils pratiques pour cultiver et entretenir des jardins magnifiques. Ses articles inspirants et informatifs visent à aider ses lecteurs à développer leur main verte et à créer des espaces extérieurs harmonieux et florissants.

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